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Il y a de cela quelques jours, le site américain Bloomberg a publié les résultats d’une enquête sur la présence supposée de puces chinoises d’espionnage dans les serveurs de Supermicro. Mais le patron de la marque à la pomme estime qu’il n’y a rien de vrai dans le reportage publié par le média américain. Retour sur la question dans la suite cet article.
La réponse de Tim Cook aux accusations
« Il n’y a rien de vrai dans cet article à propos d’Apple. La seule bonne chose à faire serait de le retirer », déclare Tim Cook, le PDG d’Apple, au micro de BuzzFeed News. Il précise en outre qu’il a personnellement fouillé sa société, mais qu’il n’existe rien de tel.
« J’étais impliqué dès le départ dans la réponse à cet article. J’ai parlé personnellement aux journalistes de Bloomberg, aux côtés de Bruce Sewell, qui était alors notre directeur juridique. Nous étions très clairs avec eux ; [ce hack] ne s’est pas produit, et nous avons répondu à toutes leurs questions. Chaque fois qu’ils revenaient vers nous, l’histoire changeait, et chaque fois, nous avons enquêté et n’avons rien trouvé », explique Tim Cook. Il poursuit comme suit : « Nous avons fouillé la société de fond en comble. Nous avons vraiment procédé à une enquête en profondeur et chaque fois nous sommes arrivés à la même conclusion : ceci n’est pas arrivé. Ceci n’est pas vrai. »
Selon les propos du PDG de la firme californienne, plusieurs éléments ont fait l’objet de cette fouille minutieuse qui ne révèle pourtant rien de suspect. D’après ses propos, la vérification a concerné essentiellement :
- Les e-mails ;
- Les bases de données ;
- Les données financières ;
- Les données logistiques.
Nous n’avons rien trouvé, disent les services secrets américains
Après la mise en ligne de l’article de Bloomberg, les services secrets américains ont cherché à savoir ce qui en est vraiment. Malheureusement, le rapport de l’enquête réalisée par Bloomberg n’a été visionné que par une seule source. Les autres journalistes n’ont pas vu voir le rapport. De plus, il n’existe aucune photo réelle de la fameuse puce pour approuver l’authenticité des résultats. En effet, toutes les images qui accompagnent l’article publié par le journal américain sont des créations photographiques ou infographiques qui ne permettent pas de dire que la puce existe réellement.
Face à un tel manque de preuves, le Département de la sécurité intérieure des États-Unis et le National Cyber Security Centre britannique ont estimé qu’il n’y avait pas de quoi remettre en cause les démentis de la marque à la pomme. De son côté, la NSA affirme n’avoir rien trouvé non plus. C’est du moins ce que l’on peut retenir des propos d’un responsable de la National Security Agency. Dans un récent interview, Rob Joyce souligne : « Je ne peux trouver aucun lien avec ce qui est affirmé dans cet article. J’ai peur que l’on poursuive des ombres en ce moment (…) Personne ne trouve rien ». À cette déclaration s’ajoute celle de Dan Coats, directeur des services secrets américains, qui affirme à son tour n’avoir trouvé aucune preuve de cette puce d’espionnage.
Mais Bloomberg reste droit dans ses bottes…
Interrogé par Buzzfeed News, le journal Bloomberg affirme que son reportage ne relève pas d’une invention. « L’enquête de Bloomberg Businessweek est le résultat de plus d’un an de reportage, au cours duquel nous avons réalisé plus de 100 interviews. 17 sources individuelles, y compris des représentants du gouvernement et des personnes au courant, ont confirmé la manipulation du matériel et d’autres éléments liés aux attaques. Nous avons également publié les déclarations complètes de trois sociétés, ainsi qu’une déclaration du ministère chinois des Affaires étrangères. Nous restons fidèles à notre article et sommes confiants dans nos reportages et nos sources. »