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Depuis quelques mois, la firme américaine Apple fait l’objet de soupçons d’obsolescence programmée pour ses appareils. L’affaire connaît depuis lors quelques rebondissements avec la condamnation récente d’Apple par les autorités italiennes.
Avant tout, l’obsolescence programmée qu’est-ce que c’est ?
Avec la condamnation récente de Apple et de son plus gros concurrent sur le marché électronique Samsung, le débat sur l’obsolescence programmée des appareils électroniques revient à l’ordre du jour. Ce terme mérite donc quelques éclaircissements. Selon la législation française, le terme obsolescence programmée désigne « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le remplacement ». En termes plus simples, l’obsolescence programmée consiste donc pour les firmes à réduire volontairement la durée de vie de leurs appareils, de sorte à pousser le consommateur à remplacer prématurément lesdits appareils. De nombreuses firmes s’adonnent à cette pratique que d’aucuns qualifient aujourd’hui de fourberie. Les entreprises usent de moyens divers pour provoquer l’obsolescence prématurée de leurs appareils. Nous avons notamment le cas de l’obsolescence indirecte qui consiste à arrêter la fabrication des pièces de rechange des anciennes versions de leurs produits, poussant ainsi les consommateurs à un remplacement plutôt qu’à une simple réparation de leurs appareils. Dans le domaine de l’électronique, les exemples existent à foison, allant des mises à jour désastreuses à la fabrication volontaire de composantes des appareils. Cependant, de nombreuses voix s’élèvent désormais pour dénoncer cette pratique commerciale et plusieurs pays européens adoptent depuis quelques années des législations en vue de punir les cas d’obsolescence programmée.
Apple et Samsung condamnés en Italie pour obsolescence programmée
L’affaire encore récente et fraîche fait la une des journaux : Apple a été condamnée par l’autorité de régulation de la concurrence en Italie, l’antitrust. Ce dénouement était pourtant bien prévisible. En effet, depuis quelques années, des soupçons émanaient des consommateurs à l’encontre de la détérioration des iPhone et des iPad de Apple. La firme est accusée de provoquer volontairement et sciemment de graves dysfonctionnements à leurs appareils à travers des mises à jour censées pourtant améliorer les performances des appareils. De nombreuses voix se sont levées pour dénoncer la manœuvre, et des plaintes diverses ont été déposées de toute part contre Apple et son concurrent Samsung pour tromperie et obsolescence programmée. L’antitrust italien vient de condamner Apple à payer 10 millions d’euros d’amende. La firme américaine a été condamnée par l’organisme italien de régulation de la concurrence pour entre autres :
- Avoir poussé ses clients à installer le système d’exploitation développé pour l’iPhone 7 sur leurs iPhone 6, puis à effectuer une mise à jour dudit système, entraînant ainsi de graves problèmes aux appareils ;
- En plus de cela, l’antitrust reproche à Apple de ne pas avoir informé convenablement les consommateurs des caractéristiques de ses nouvelles batteries au lithium, à savoir une durée de vie moyenne. L’entreprise n’a pas suffisamment communiqué sur la façon d’entretenir et de remplacer les batteries de ses appareils.
C’est d’ailleurs cette dernière condamnation qui lui vaut 5 millions d’euros d’amende de plus que son concurrent Samsung qui lui n’a écopé que d’une amende de 5 millions d’euros.
Quelles retombées pour la firme américaine
De nombreuses plaintes ont été déposées contre Apple à travers le monde, mais l’antitrust italien est la première juridiction à émettre des sanctions à l’encontre des deux géants de la technologie, Samsung et Apple. Cette condamnation pourrait pousser les juridictions des autres pays à accélérer le processus et condamner à leur tour Apple. L’affaire pourrait donc n’être que le début des ennuis pour Apple et son concurrent qui font déjà l’objet de plaintes en France, aux États-Unis, et dans bien d’autres pays européens.