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Il est des mots simples et clairs, qui vont droit au but et n’ont qu’une seule signification bien définie. Et puis il y a les autres, les mots qui ont vécu, ceux qui ont adopté plus d’un sens au cours de l’histoire et de leurs voyages autour du monde ! Le mot « tortoise » en fait partie ; découvrons les différentes significations de ce mot, en anglais et en français.
Des Chéloniens très divers
Si le terme vous est peu familier, peut-être que « tortue » vous dit quelque chose ! En français, on parle généralement de « tortue de terre » et « tortue de mer » pour différencier les tortues qui vivent dans l’eau de celles qui vivent sur la terre ferme. En anglais, on utilisera respectivement les mots « turtle » et « tortoise ».
Ces usages sont souvent confondus, et ne respectent que de loin les réalités taxonomiques ! Ainsi, si vous souhaitez avoir une conversation précise sur les reptiles, ces termes ne vous seront peut-être pas d’une grande aide. Pour parler d’un des animaux terrestres avec la durée de vie la plus longue, dépassant souvent le centenaire, autant opter pour le bon vocabulaire !
Parmi ces animaux, on trouve par exemple la tortue géante des Galapagos avec environ 1m20 de long, ou encore l’homopode marqué, qui peine à atteindre les 10 centimètres. L’ordre des tortues est très large, avec 86 genres divisés en 14 familles de tailles, modes de vie et habitats très variés, pour un arbre généalogique complexe mais fascinant !
Une étymologie disputée
L’origine du mot « tortoise » est assez floue. Parfois attribuée au latin médiéval tortuca, on peut imaginer son origine dans le latin tartaruchus, signifiant « du monde souterrain ». Il est aussi possible que le latin tortus qui a naturellement donné le mot français « tordu » ait joué un rôle, en raison des pattes arquées des tortues terrestres.
De nombreuses interprétations sont possibles, et il est difficile de se mettre d’accord sur l’origine exacte.
Un motif de plusieurs couleurs
On utilisera le terme « tortoiseshell » pour les chats ayant une robe écaille de tortue, c’est à dire présentant à la fois du roux et du noir, en différentes proportions et dilutions, sans blanc. Les tons peuvent donc être modifiés par les gènes de dilution pour donner des teintes bleues, beige ou crème, avec parfois des motifs tabby. Pour des raisons génétiques, le chat « tortoiseshell » est ,dans la majorité des cas, femelle.
Ce terme est étendu à la désignation d’un motif combinant le noir et l’orangé, dans le domaine des minéraux (cristaux semi-précieux ou coquillages), dans les plastiques (motif très tendance pour les montures de lunettes de vue ou de soleil) ou même les tissus.
L’expression « écaille de tortue » est souvent utilisée en français, mais sa contrepartie anglophone est régulièrement admise.
Let’s Rock!
Vous appréciez le mouvement post-rock ? C’est au groupe Tortoise qu’on le doit largement ! Créé en 1990 aux États-Unis, ce groupe est toujours actif en 2024, avec un dernier album sorti en 2016, The Catastrophist. Les éléments électro et jazz plaisent largement en dehors de Chicago, notamment sur la scène punk-rock et indie. Des morceaux doux et contemplatifs comme Swung from the Gutters ou Glass Museum donnent une bonne idée de l’ambiance recherchée.
Au-delà des Unes sensationnelles
Le média britannique Tortoise Media fonctionne selon un principe qu’il est difficile de réfuter ; les actualités sont complexes, le monde dans lequel nous évoluons est plein de nuances, et il est impossible de les appréhender à travers des titres ou de courts encarts conçus pour faire réagir. Pour remédier à cela, ce journal de création récente a choisi la rédaction d’articles et de contenus audio répondant au slogan « Slow down, wise up » (en français : « ralentissez, comprenez »). Un concept intéressant !
C’est la guerre !
Avez-vous déjà pensé au potentiel défensif des épaisses carapaces des tortues ? Si oui, la nature y a bien évidemment songé avant vous, mais la Rome ancienne aussi !
En effet, la « formation tortue » ou « tortoise formation » n’est pas qu’une invention des bandes dessinées. C’est une vraie stratégie protectrice qui consiste à brandir les boucliers pour former une barrière compacte sur l’avant… Et le haut. Ainsi, les guerriers sont protégés des projectiles, ce qui est particulièrement utile durant les sièges !
Le domaine militaire n’a pas fini de s’inspirer des prouesses de la nature, car « tortoise » est également le nom d’un tank britannique doté d’une armure lourde, spécifiquement conçu pour attaquer des zones fortifiées durant la seconde guerre mondiale.
Les tortues se mettent au digital
Franklin la tortue n’est plus la seule sur le devant de la scène ! De nombreuses tortues ont appris à compter, cette fois pas deux par deux mais avec des 1 et des 0 ; de nombreuses entreprises du monde digital ont effectivement choisi la tortue comme logo avec un nom contenant « tortoise », notamment des logiciels de contrôle de versions… Pour faire un jeu de mot avec « shell », la carapace de la tortue ! Eh oui, dans l’informatique, on sait s’amuser.
Une chose est sûre, la belle aventure du mot « tortoise » est loin d’être terminée. La tortue terrestre, animal connu pour sa longévité, sa grande force, sa lenteur et sa rareté, est présente dans tant de mythes et d’histoires que son influence est presque sans limites. Qui sait ce que le nom de cet impressionnant reptile pourra signifier dans vingt ans ?